Les robes de ma mère
au Festival Les Créatives
Le 18 novembre 2021 au Point-Favre, Chêne-Bourg
Une performance de Caroline de Cornière & Julia Botelho, à découvrir le 18 novembre 2021 à Point Favre, Chêne-Bourg, dans le cadre des Créatives.
De mère en fille, une histoire de fil, au fil du temps, au fil des gestes et des mots. Entre la matière, les nœuds et la peau, il y a l’odeur, son odeur. Et la nôtre, où ira-t-elle?
DISTRIBUTION
Mise en scène Caroline de Cornière & Julia Botelho
Concept et performance Caroline de Cornière & Julia Botelho
Voix Caroline de Cornière & Julia Botelho
Textes Julia Botelho
Vêtements Sophie de Cornière
Photographie Ella Campbell
Production et diffusion Anna Ladeira – Le Voisin
Production Caroline 2 Cornière
Co-production Festival Les Créatives
FILS ET FILIANTION
Tout commence par un haut blanc tricoté orné de coquillages tout aussi blancs. C’est celui de la mère de Caroline de Cornière et grand-mère de Julia Botelho. « Cette performance a commencé par une rencontre avec les hauts que ma mère a tricotés durant toute sa vie», explique Caroline de Cornière. Fille d’une mère à la fois couturière, scénographe et costumière de théâtre, Caroline a grandi en Normandie parmi les tis- sus, les broderies, les fils et les laines. « Quand elle est décédée, elle m’a de- mandé de prendre ses robes et d’en faire quelque chose d’artistique. » Sur scène, l’on peut voir éparpillés d’innombrables robes et pulls en laine tricotés avec des couleurs vives et chaleureuses. «Au départ, j’avais écrit un texte sur un haut orné de coquillages et je souhaitais en faire une performance; c’est là que ma mère m’a proposé de créer une performance ensemble pour Les Créatives », raconte Julia Botelho.
En quelques mois, la danseuse et l’artiste visuelle ont élaboré une performance mêlant textes, voix off, danse, chant et, évidemment, vête- ments, pour narrer une histoire de filiation, de décès, de continuité, mais aussi tout simplement de corps et de tissus. «Cette performance n’a pas pour sujet la relation mère-fille, mais cette dernière est évidemment pré- sente, puisque nous jouons ensemble sur scène. Cela dit, ici, Julia est ma partenaire de scène avant tout», raconte Caroline de Cornière. Celle- ci abonde : « Je n’aurais pas créé la même pièce, sans ma mère, mais il s’agissait aussi et surtout de rendre hommage à ma grand-mère et à ses œuvres d’art ».
LES ROBES DE MA MÈRE
A l’approche des 20 heures, le public se presse au Point favre pour assister à cette performance toute particulière. Rapidement, les lumières s’éteignent… Julia et sa mère apparaissent au fond de la scène. En toute légèreté, les deux artistes commencent à plier les nombreuses robes jetées au sol. Des rouges, des jaunes, des bariolées, des courtes, des longues… le lainage envahit la scène ! Peu à peu, Julia raconte les tribulations des membres de sa famille. Sa grand-mère décédée et son grand- père, perdu, cuisinant des surgelés par habitude; l’artiste dresse un portrait sensible et malicieux de la famille et de la vieillesse. Comme à travers un trou de serrure, Chênois et Chênoises découvrent comment la grand-mère de Julia se «déchaîne» en dansant à travers sa cuisine et l’on s’y croirait presque! Enfin, Caroline aide Julia à enfiler le haut nacré bordé de coquillages et la jeune femme entame une dernière danse face au public. Un tonnerre d’applaudissements retentit dans la salle, saluant
la performance de ces deux femmes artistes. «Ce spectacle, j’aimerais le faire vivre ailleurs, car c’est un bel objet qui mérite d’être partagé avec d’autres!», conclut Caroline de Cornière.
Céline Castellino